CONCERTS LES 7, 8 et 9 Novembre 2025

OPUS 71 donnera en concert, le Stabat Mater d’Antonín Dvořák :

  • le vendredi 7 novembre 2025 à 20H00 à l’abbaye Saint Philibert de Tournus – Réservations : BilletWeb
  • le samedi 8 novembre 2025 à 20H00 à la Cathédrale Saint Vincent de Chalon sur Saône – Réservations : BilletWeb
  • le dimanche 9 novembre 2025 à 17H00 à la basilique Notre Dame de Beaune – Réservations : BilletWeb

Le Stabat Mater est la première grande œuvre religieuse de Dvořák d’une grande intensité émotionnelle, qui traduit toute une gamme de sentiments émergeant de l’abîme d’une souffrance déchirante pour s’élever vers les hauteurs de prières remplies de compassion.

Dvořák s’intéressa à la musique religieuse dès son plus jeune âge. Entré en 1857 à l’École d’orgue de Prague, il commença sa carrière de musicien comme organiste d’une petite paroisse de Prague, Saint-Aldebert. Très pieux, Dvořák composa pour l’église tout au long de sa vie. Ses premières œuvres sacrées répertoriées datent du début des années 1870.
À la fin de cette décennie, le compositeur était déjà reconnu dans son pays, après la publication de pièces « nationalistes » comme les Chants moraves et les Danses slaves.  Le Stabat Mater, est sa première grande œuvre sur un texte religieux, qui allait propulser le compositeur sur le devant de la scène musicale internationale dans les années 1880. Il entreprit son travail au printemps 1876, quelques mois après le décès de sa fille Josefa. Il composa une première version pour solistes, chœur et piano, mais ne put l’achever et laissa la partition de côté. L’année suivante, sa famille connut deux nouvelles tragédies : il perdit coup sur coup deux autres de ses enfants, sa fille Ruzena et son fils Otakar. Il reprit alors la composition de son œuvre, lui ajouta trois mouvements et en acheva l’orchestration en novembre 1877. La création à Prague n’eut lieu que trois ans plus tard, le 23 décembre 1880, sous la direction d’Adolph Cech. Janáček en dirigea la seconde exécution à Brno en avril 1882. L’œuvre fut accueillie avec enthousiasme en Angleterre l’année suivante, et Dvořák vint la diriger lui-même à Londres en 1884. La première aux États-Unis eut lieu la même année. Ce succès marqua le début d’une longue période de célébrité du compositeur tchèque dans les pays anglo-saxons.

La douleur de la mère pleurant son fils

Le Stabat Mater se fonde sur un poème en latin du XIIIe siècle, attribué au moine franciscain Jacopone da Todi. Le thème en est l’expression de la douleur de la Vierge Marie, qui du pied de la croix contemple son fils crucifié. Les quatre solistes vocaux, le chœur mixte et l’orchestre symphonique dépeignent avec grandeur et émotion la profonde douleur de cette mère pleurant son fils.

1er mouvement (Stabat mater dolorosa, andante con moto), pour quatuor et chœur, dure à lui seul vingt minutes. C’est une longue déploration, débordante d’émotion et d’un flux lyrique déferlant avec toute la force d’un orchestre et d’un chœur ivres de peine. Ce sont des vagues successives qui s’enchaînent, avec des flux et reflux d’intensité sonore qui ne laissent aucun répit.

2ème mouvement (qui est homo, andante sostenuto), plus retenu, est un quatuor des solistes qui se recueillent sobrement devant le tableau du supplice de Jésus et de la mère éplorée. Il est construit sur deux thèmes principaux, avec une reprise qui est un condensé de l’exposition.
Les parties suivantes apparaissent davantage comme des commentaires pieux conduisant à une ultime supplique dictée par la perspectivede notre propre mort et de la béatitude éternelle.

3ème mouvement (eja mater, fons amoris), confié au chœur, évoque la mère, source d’amour, sur un rythme de marche funèbre sourde et pudique. Après un court épisode tendu où retentit le cri « fac, ut tecum lugeam » (fais que je souffre avec toi), la marche est reprise da capo.

4ème mouvement (fac, ut ardeat cor meum), pour basse solo et chœur, est marqué par le contraste entre le récitatif véhément du soliste et le choral chanté au départ pianissimo par le chœur (Sancta Mater, istud agas).

5ème mouvement (tui nati vulnerati) marque le passage progressif de l’ombre à la lumière. Le chœur y exprime, sur un rythme ternaire au tempo allant, dans une ligne mélodique ondoyante, l’espoir en un monde meilleur des vrais croyants qui partagent les douleurs de la mère.

6ème mouvement (fac me vere tecum flere, andante con moto) met en place un dialogue, sur un thème plusieurs fois varié, entre le ténor solo et le chœur, qui s’adressent à la Vierge pour partager sa douleur.

7ème mouvement (virgo virginum praeclara) est un largo où le chœur, qui chante à plusieurs reprises pianissimo et a cappella, en alternance avec un orchestre très expressif, exprime la douceur consolatrice, pleine d’amour pour la mère souffrante.

8ème mouvement (fac, ut portem Christi mortem, larghetto) duo de la soprano et du ténor qui exaltent leur amour pour le Christ sacrifié.

9ème mouvement est un air d’alto (inflammatus), aux accents baroques, qui chante la réjouissance glorieuse à l’approche du jugement.

Le final (quando corpus morietur), pour quatuor et chœur, reprend le matériel thématique du premier mouvement, cette fois pour célébrer la perspective proche du Paradis. Il s’achève sur un grandiose Amen virtuose. Une reprise saisissante de la phrase initiale, par le chœur a cappella, précède la conclusion sereine.

L’œuvre, qui a débuté dans l’affliction, passe ainsi progressivement des ténèbres à la lumière, comme si Dvořák avait surmonté son propre chagrin de père ayant perdu ses enfants : pour lui, la douleur n’est que transitoire et le compositeur nous replace dans l’espérance en une vie future pleine de lumière.
La parenté thématique des deux parties extrêmes consolide cette œuvre imposante dans laquelle les solistes et le chœur, plus que l’orchestre, sont chargés d’exprimer le drame et l’émotion.
L’œuvre progresse inexorablement, dans un déluge ininterrompu d’invention mélodique et de couleur orchestrale, depuis le recueillement de la plainte initiale jusqu’à l’apothéose finale qui glorifie la grandeur du Paradis. Le Stabat Mater apparaît ainsi comme une œuvre jaillissante, spontanée jusque dans l’affliction. Dvořák n’a pas signé une œuvre tragique : il a su dépasser ses propres souffrances pour atteindre une grandeur universelle.

Pianiste – Soraya Verdier

De formation classique, Soraya débute le piano à l’âge de 4 ans avec Michel Denis, puis continue sa formation avec Gabriella Torma, Yves Henry et Milosz Magin. Elle a ensuite étudié à l’Ecole Normale de Musique de Paris dans la classe de Mme Victoria Melki où elle obtient en 2002 le Diplôme Supérieur d’Exécution. A partir de 2004, elle continue ses études au Mozarteum de Salzbourg avec les professeurs Karl-Heinz Kämmerling et Pavel Gililov ; elle y obtient son Bachelor en 2008, suivi d’un Master »with honors» à l’unanimité du jury en 2012. Soraya a également travaillé en master-classes notamment avec les pianistes Jean-Marc Luisada, Dominique Merlet, François-René Duchable, Janusz Olejniczak et Galina Egyazarova.

Soprano – Anna Hattermann

Anna Hattermann est étudiante au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris , en chant lyrique, chez Amaya Domingues, où elle développe son expérience d’interprète et de chanteuse lyrique.
Expérience professionnelle : eetite messe solennelle de Rossini, Suor Angelica au CRR d’Aubervilliers
Le 6ème Printemps de la mélodie, salle Cortot, cantate BWV 3 de Bach, direction de Joël
Suhubiette, Rosalinde dans Die Fledermaus de Strauss au Théâtre Rungis, Concert Trois cycles de mélodies, à la Seine Musicale avec Les Enfantines de Moussorgsky, Concert Un Mozart, trois Da Ponte, Opéra miniature à la salle Gaveau.

Mezzo – Olga Kreps

Après avoir été formée à Odessa en Ukraine (Académie Nationale de Musique A.V. Nezhdanova), Olga Kreps intègre l’École Normale de Musique Alfred Cortot dans la classe de V.Chernov et obtient son diplôme (mention très bien) en 2025.2015 – Lauréate, Concours vocal « 200e anniversaire de T. Shevchenko », Odessa, Ukraine 2015 – Lauréate, Concours vocal « Imprezza », Kamyanets-Podolsky, Ukraine 2013-2014 – Boursière présidentielle 2013 – Lauréate, Concours vocal O. Petrusenko, Kherson, Ukraine.

Ténor- René Covarrubias

Après avoir grandi et commencé son parcours au Chili, René Covarrubias arrive en 2012 en Europe pour commencer ses études au Conservatoire royal de Bruxelles, puis son master au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Lyon. D’une nature curieuse, il explore différents styles qui vont de la musique ancienne et de l’oratorio à l’opéra italien, en passant par le romantisme allemand.

Basse – Auguste Truel

Auguste Truel découvre le chant au collège, en tant que choriste. Il se forme d’abord au conservatoire de l’Aveyron auprès de Sophie-Caroline Schatz, puis rejoint la classe préparatoire du CRR de Bou-logne – Billancourt sous la direction d’Anne Constantin. Très tôt distin-gué, il remporte le prix « Jeune Espoir » du concours Léopold Bellan, puis le prix « Jeune Talent » du concours Voix des Outre-mer, remis par Alexander Neef et Roselyne Bachelot. En 2021, il est également lauréat du concours Opéra Grand Avignon – Raymond Duffaut.